Simon Lévy, ami de Rik Wouters ou de Winston Churchill, avec qui il peignait, était un homme modeste. Ses peintures, d'une grande finesse de formes et de couleurs, sont rares car l'artiste, perfectionniste et très exigeant, a peu produit. Bien que ses oeuvres soient très recherchées par les collectionneurs avertis, l'artiste est quasiment oublié aujourd'hui, en particulier dans sa province natale, en dépit de la forte influence qu'il exerça entre 1919 et 1935. Chef de file du groupe de Mai et ambassadeur après 1918 de la nouvelle peinture alsacienne à Paris, il fut porté au firmament par les grands critiques d'art. Chantre de Cézanne, féru d'histoire de l'art et grand collectionneur, il fut celui qui permit aux jeunes peintres de l'Alsace redevenue française d'exposer à Paris. Montparnassien dès 1918 et jusqu'à la fin de sa vie en 1973, il resta néanmoins fortement attaché à sa province d'origine. Jean-Luc Kahn, directeur de l'Institut d'anatomie de la faculté de médecine de Strasbourg, nous brosse les étapes historiques et artistiques qui ont jalonné le parcours de ce grand peintre et s'efforce de restituer la place qui revient à Simon Lévy parmi les peintres alsaciens du XXe siècle.