De tout temps, la logistique et le recrutement ont été les préoccupations constantes des armées. Il est d'autant plus intéressant d'observer le quotidien du hoplite que ce numéro de Prétorien vous invite à découvrir. Comme ce fut le cas pendant des millénaires, le soldat grec était accompagné d'un serviteur ou d'un jeune parent et l'armée elle-même était suivie par une nuée de bêtes de somme et de chariots, de troupeaux entiers de bétail et par des marchands prêts à fournir le ravitaillement indispensable. Nous ne sommes pas loin du fonctionnement des armées du premier Empire, avec toutefois deux exceptions notables : la pratique des sacrifices et la maîtrise du feu sans laquelle le bivouac du soldat est tout de même moins confortable. L'armée de Sumer, il y a quelque cinq mille ans, obéissait à des règles similaires, montrant ainsi que les difficultés principales des armées qui s'affrontaient en batailles rangées sont pratiquement les mêmes tout au long de l'histoire. L'autre aspect essentiel est le recrutement. Si la Grande Armée recrutait dans toute l'Europe, l'armée antique n'est pas en reste. A Salerne, en 1016, les pèlerins normands se font soldats pour affronter les guerriers musulmans. Un temps mercenaires au service d'un camp ou d'un autre, les Vikings finissent par s'assurer leurs propres fiefs dans l'Italie du Sud. Quelques siècles plus tôt, les légions romaines incorporent les "barbares" des régions conquises pour les luttes fratricides de la fin de l'Empire. Ainsi, la bataille du pont Milvius qui vit la défaite de la prestigieuse garde prétorienne face aux légions de Constantin à forte dominante étrangère est aussi la victoire d'un mode de recrutement.
En lisant ce numéro de Prétorien, vous découvrirez bien d'autres aspects de la constance du fonctionnement des armées à travers les époques. Nous souhaitons que vous trouverez beaucoup de plaisir à parcourir ces pages où nos auteurs ont tenté de vous faire partager leur passion pour cette période très riche de l'histoire.