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Avec ce quatrième numéro de Traditions, fidèles à notre ligne de conduite, nous poursuivons notre parcours au sein des armées de l'époque moderne. Une fois de plus, en dépit de quelques incursions dans le XVIIIe siècle, le XIXe se taille la part du lion. Il est vrai que ce siècle est celui de tous les conflits et qu'il faudra encore de très nombreux articles avant d'en faire le tour !
Alors même que Napoléon se comporte encore en monarque de l'île d'Elbe et que la paix a été signée à Gand le 24 décembre 1814, le conflit entre les Américains et les Anglais se poursuit avec l'inutile et désastreuse bataille de la Nouvelle-Orléans (page 30). Elle révèle néanmoins les talents du général Jackson qui sera, quelques années plus tard, le 7e président des Etats-Unis. C'est aussi sur ce continent que s'engage en 1862 l'expédition du Mexique (page 14), un pays dont la conquête n'est pas aussi facile que l'imaginait Napoléon III. L'imagerie populaire n'en retiendra que le légendaire sacrifice de la 3e compagnie du 1er bataillon du régiment étranger à Camerone. Sur les 65 combattants, il ne reste que douze prisonniers et un seul rescapé, le tambour Laï retrouvé blessé mais vivant parmi les cadavres de ses camarades. Du côté mexicain, les 800 assaillants laissent sur le terrain 300 morts et 200 blessés.
Si ses succès aux Mexique valent au général Bazaine la dignité de maréchal de France, le malheureux conflit de 1870-1871 amène sa déchéance. Dans un pays perpétuellement à la recherche de boucs émissaires, c'est un conte d'Alfred Daudet, "La partie de billard" qui fait basculer son destin (page 46), prouvant en quelque sorte que la littérature peut être plus redoutable que les armes. Si l'histoire a oublié de blanchir le vieux maréchal, elle est tout aussi ingrate avec tant de prestigieux combattants. C'est le cas du général Henri Charpentier dont le nom est fort justement inscrit sur l'Arc de triomphe et dont nous racontons le parcours (page 40).
Il en est parfois de même pour des unités ou pour des batailles éclipsées par tant d'autres plus prestigieuses. Parmi les premières, Traditions vous invite à redécouvrir les gendarmes d'ordonnance à pied dont l'existence ne dura que six mois (page 92). Quant aux secondes, c'est à Fleurus que nous vous emmenons, là où les armées de la République ont remporté une impressionnante bataille contre l'armée coalisée, le 26 juin 1794 (page 58). Une autre de ces batailles a marqué l'armée britannique, c'est celle qui conclut "la marche de la mort" à La Corogne en janvier 1809 (page 66).
Les guerres de la Révolution, notamment dans les Flandres à l'hiver 1794, ainsi que les rigueurs du climat espagnol ont joué un rôle important dans la généralisation de la capote-redingote de l'armée britannique (page 76), devenue une pièce essentielle de l'équipement du fantassin du XIXe siècle. Elle nous permet de poursuivre notre revue de détail au même titre que, vous le découvrirez dans les pages qui suivent, toutes les rubriques désormais habituelles de Traditions : actualité, bourses aux armes, événements, blasons, ordres et décorations, livres... et maintenant un regard très demandé sur les livres anciens (page 74).