Description :
Personnage méconnu, Lucius Cornelius Sulla est pourtant essentiel pour la compréhension des soubresauts de la République romaine. Au prix d'une lutte sans merci avec son rival et de sanglantes répressions, ce brillant général et redoutable diplomate, volontiers cruel mais capable de pitié, parvint à conquérir le pouvoir en 81 avant Jésus-Christ. Parvenu au poste tant convoité de dictateur, il se consacra surtout à la réforme des institutions romaines et se retira en pleine gloire après seulement deux années d'un "règne" sans partage. Bien après lui, plus d'un chef romain justifiera ses ambitions en se référant à son exemple mais, contrairement à lui, créera les conditions de sa chute en prolongeant trop longtemps son emprise sur le pouvoir. Forcément plus attractifs, ces personnages sombres, imbus d'eux-mêmes et égocentriques, fournissent des sujets idéaux pour le cinéma et la télévision, tel l'ignoble Néron que nous évoquons dans ce numéro.
Parmi les soutiens de Sulla figurait le jeune Pompée, alors au début de sa carrière mais promis à un brillant avenir, qui combattra notamment les terribles Allobroges. Bien que soumis par Rome en 121 avant Jésus-Christ, après une bataille où la cohésion des Romains avait compensé leur très forte infériorité numérique, ces derniers restaient un peuple volontiers insubordonné. Ce numéro de Prétorien revient sur les étapes de leur intégration et, puisqu'il est ici beaucoup question de légions, s'intéresse à l'importance et à la symbolique du vexillum, cet emblème des armées romaines.
Prétorien vous mène enfin sur les pas de Guillaume de Conquérant à la découverte des traces de sa formidable épopée et, un millénaire et quelques siècles après Sulla, dans une Angleterre plongée dans la guerre des Deux-Roses, où l'on retrouve les mêmes luttes fratricides qu'à l'époque de la République romaine. Répétées tout au long de l'Antiquité et du Moyen Age, ces impitoyables querelles dynastiques ne règlent finalement que peu de choses mais elles fragilisent les populations locales et empêchent le bon développement des communautés. Même lorsqu'elles poursuivent des buts louables, les confréries, tel l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ne peuvent s'empêcher de prendre part à ces conflits.
Vous retrouverez également vos rubriques habituelles de Prétorien. Parmi elles, le "Papyrus du scribe" évoque le brillant Hécatée, originaire de Milet en Grèce au VIe siècle avant Jésus-Christ, qui fut sans doute le premier à tracer le monde sous la forme d'une sphère. Moquée un demi-siècle plus tard par le grand Hérodote et longtemps combattue, cette vision ne s'imposera malheureusement que très tardivement.