Les graves événements qui se sont déroulés en Europe occidentale au cours du printemps 1940 ont contribué à rejeter dans l'ombre la période qui s'étend de la déclaration de guerre des Alliés à l'Allemagne, à l'offensive de 10 mai 1940. Ces huit mois de "ni guerre , ni paix", essentiellement dominés par l'apparente passivité des belligérants, sont l'histoire sous vocable de "drôle de guerre". Les combattants terrestres s'en souviennent avant tout comme d'un long moment d'ennui, d'oisiveté et d'hibernation. Mais, pour les aviateurs, cette guerre n'a pas été "drôle" du tout. Car, bien avant les terribles journées de la bataille de France ou sombres nuits du "Blitz" londonien, ils ont déjà versé un lourd tribut de sang, de sueur et de larmes. La liste, déjà longue, des équipages disparus en mission prouve, s'il en est besoin, que les aviateurs n'ont pas été à la fête. Cette guerre a été curieuse, plutôt, et sous bien des aspects. Les conditions d'engagement de l'aviation, parfois à la limite de l'extravagance, peuvent prêter à sourire quand elles ne confinent pas au tragique. Christian-Jacques Ehrengardt est l'un des grands spécialistes français de l'histoire de l'aviation.

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