Sepp a 80 ans. Il vient de faire ses courses au Super U. Il est assis sur un banc devant le magasin. D’un côté du banc un cabas rempli de provisions, de l’autre une bonbonne de Butagaz. On est en novembre. Le jour tombe lentement.
Sepp attend son neveu Théo, qui doit venir le chercher en voiture. Le temps passe, et Théo n’arrive pas. Sepp trompe le temps en plongeant dans ses souvenirs. Souvenirs de la guerre d’Algérie. De sa femme, Alice, qui n’est plus. De son meilleur ami, Robbes, qui aurait dû être champion cycliste. Qui aurait dû, oui. Mais qui n’est jamais rentré, lui, de la guerre d’Algérie… « Ce qu’il ne peut ni oublier ni raconter ni taire, l’homme en souffre et finit par en mourir » ­– Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021