L'occupation française en Allemagne en 1945 est-elle digne d'une grand nation démocratique et victorieuse de la guerre contre le nazisme ? Assurément non, si l'on en croit La guerre des colonels qu'écrivit Frédéric Hoffet vers 1947.
Inédite jusqu'à aujourd'hui, cette fiction épistolaire, au ton enlevé et cruel, ironique et nostalgique, nous éclaire sur une page peu connue de notre roman national. Une galerie de personnages de comédie s'échange des lettres entre Berlin, Paris, Baden-Baden où siège l'état-major français, et la poétique République de Totomar. Trafics en tout genre, marché noir, compromissions avec les nazis d'hier, corruption, pillage, morgue et médiocrité sont légion parmi une armée de colonels nouvellement promus et leurs suivants. Seuls quelques officiers intègres tentent de croire encore en leur mission...

Frédéric Hoffet (1906-1969) a été pasteur, avocat et écrivain. Parmi la dizaine d'essais et de romans qu'il a publiés, sa percutante Psychanalyse de l'Alsace (1951, plusieurs fois rééditée) continue à faire référence. Dans La guerre des colonels, il décrit une situation qu'il a bien connue comme officier dirigeant l'information à l'état-major des armée françaises à Baden-Baden en 1945.

Avec un éclairage de l'historien Daniel Fischer, directeur scientifique de la collection