Description :
Une résistante et ses compagnes dans les bagnes nazis
Lucie Primot, jeune institutrice à l'école de Genibois, près de Jœuf en Meurthe-et-Moselle, et ses compagnes résistantes furent les premières femmes françaises déportées « Nacht und Nebel ». Pour avoir aidé leurs compatriotes, elles furent condamnées à mort et vécurent trois longues années dans les bagnes nazis, dans l'attente de leur décapitation.
À partir de 1941, leur réseau fit passer environ 3 000 personnes en zone libre - de jeunes Alsaciens et Mosellans quittant leur région annexée pour échapper à la nazification, des prisonniers de guerre évadés - jusqu'à l'arrestation de tout le réseau le 28 mars 1942, suite à la dénonciation d'un infiltré.
Lucie survécut à l'horreur des bagnes nazis, à l'isolement des condamnées à mort, au désespoir, aux bombardements lugubres des prisons, à la Longue Marche de l'hiver 1945 dans la neige. Bien plus tard, elle sut raconter chaque soir à sa fille Marie-José son calvaire, mais aussi ses espoirs, les moments de grâce, les chants, les prières, les rires qui l'avaient fait survivre.
Une génération plus tard, Marie-José Masconi a fait sienne cette histoire en piochant dans ses souvenirs et dans les notes de sa mère, les complétant de sources d'archives, pour restituer ces pages sombres et rendre hommage à toutes ces femmes qui s'engagèrent dans la Résistance avec spontanéité et courage, au péril de leur vie.
Marie-José Masconi est présidente des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, délégation du Bas-Rhin ; son père a également été résistant et a survécu à la déportation. Elle a longtemps vécu en Lorraine, avant de s'installer en Alsace.