Le projet est ambitieux : couvrir dans un format de 84 pages --- que nous étendrons selon les nécessités, comme pour ce premier numéro, à 100 pages, mais sans changer le prix --- un vaste domaine, celui qui concerne guerriers et militaires de l'époque moderne. Que de questions cela suscite dès l'abord !
Qu'est-ce donc, d'emblée, que cette époque moderne ? Les historiens la font partir de la fin du Moyen Age mais se disputent pour en fixer le départ entre 1453 (chute de Constantinople) et 1492 (découverte de l'Amérique). Certains l'arrêtent au moment de la Révolution, d'autres la prolongent jusqu'en 1914 ou même 1920 (promulgation du traité de Versailles). Nous avons choisi d'en fixer le cadre entre 1492 et 1914. 1492 parce que les guerres du XVIe siècle marquent une évolution profonde de l'art militaire. 1914 parce que le début de la Grande Guerre sonne le glas des batailles frontales de l'ère napoléonienne avec l'avènement de la guerre totale.
Pourquoi opposer guerriers et militaires ? Un guerrier est une personne qui fait la guerre tandis qu'un militaire est, plus précisément, un membre des forces armées régulières au service d'un Etat. Sur la vaste période qui nous intéresse, la distinction a du sens et nous voulons examiner tous les modes de combat.
Justement, de quoi allons-nous traiter ? Des faits de la période choisie. En France bien sûr, mais aussi, plus largement, dans le monde entier. Nous donnerons évidemment une place de choix aux forces françaises et à leurs campagnes, y compris hors de nos frontières, comme en témoigne dans ce premier numéro la place donnée à la conquête d'Alger en 1830 (voir page 16). Mais, pour autant, nous ne nous intéresserons pas qu'aux batailles ni qu'à l'Europe. Nous souhaitons donner également leur juste position aux hommes, à leur équipement et à leur organisation.
C'est pour cela que Traditions vous proposera systématiquement, en plus de ses rubriques que vous découvrirez, cinq parties : batailles, destins, lieux de mémoire, revue de détail et unités. Ce premier numéro en témoigne, nous abordons aussi bien les parcours individuels de ces soldats --- des généraux bien sûr, comme Bernadotte (voir page 44), mais aussi des hommes du rang (voir page 50) --- que leurs campagnes (voir page 34) et les unités (voir page 88) dans lesquels ils sont incorporés. Nous accordons notre attention à leur armement et à leur fourniment comme ces articles sur le glaive modèle 1831 (page 76) ou sur les indispensables boutons d'uniforme (voir page 80).
Parce que l'homme a tendance à oublier, nous consacrons également une place importante à tous les lieux de mémoire qui permettent d'honorer les hommes qui y ont combattu. Pour ce premier numéro, il s'agit de Smolensk en 1812 (page 60) et Borny en 1870 (page 68).
Voilà un champ assez vaste, un ensemble d'articles puisés aux meilleures sources. A vous de nous dire si nous sommes à la hauteur de vos attentes et si nous répondons à vos préoccupations.