Le général Piré (1778-1850) est l'un des 1 353 généraux de Napoléon. A la différence de la plupart de ses frères d'armes, il n'a pas servi dans les armées républicaines sous la Révolution. Descendant d'une illustre famille de la noblesse bretonne, le jeune Hippolyte de Rosnyvinen de Piré émigre avec sa famille en 1789 et rejoint l'armée des Princes à Coblence. Rescapé du désastre de Quiberon, il part combattre aux côtés des chouans. Lorsque Bonaparte prend le pouvoir en 1799, le royaliste Piré s'engage comme simple hussard dans l'armée républicaine. Mais il abandonne finalement la cause des Bourbons et devient un fidèle de Napoléon. Cavalier hardi, il est promu au grade de colonel en 1807 puis de général de division en 1813. Il se bat à l'avant-garde de la Grande Armée et sert l'empereur jusqu'au bout. Après s'être distingué pendant la campagne de France, il est fait comte de l'Empire le 3 avril 1814, quelques jours avant l'abdication de Napoléon. En disgrâce sous la Première Restauration, Piré se rallie à Napoléon pendant les Cent-Jours, proclame l'Empire à Rennes et participe à la bataille de Waterloo. Proscrit en juillet 1815, il ne rentre en France qu'en 1819 et devient un opposant notoire à la monarchie restaurée. Figure centrale du parti libéral en Bretagne, le général Piré reprend du service sous le règne de Louis-Philippe et termine sa carrière militaire en combattant les insurgés sur les barricades en juin 1848.