A la fin de l'année 1809, la situation de l'Empire est particulièrement favorable. Après la victoire de Wagram qui, bien que moins décisive qu'il n'y paraît, a mis fin à la 5e coalition, l'Autriche est sous tutelle et Napoléon n'a plus, officiellement du moins, qu'un seul ennemi, l'Angleterre. Il songe alors à se rendre en Espagne pour enlever lui-même le Portugal à Wellington. Mais, très vite, ses autres projets prennent le dessus. En se préparant à épouser Marie-Louise, il tente d'asseoir définitivement sa domination sur l'Europe et, soucieux de créer sa dynastie, de légitimer son règne.
Estimant finalement que la situation ne justifie pas sa présence, il renonce à se rendre en Espagne et envoie vers le Portugal une armée de 60 000 hommes commandée par le maréchal Masséna. Il compte sur le prestige du vieux soldat pour rétablir l'ordre et imposer la discipline parmi les généraux en mission dans la péninsule. Lui absent, ce n'est pas tout à fait comme cela que les choses se passeront !
De toutes manières, les routes hasardeuses d'Espagne, le relief particulièrement chaotique, le climat et les difficultés du ravitaillement rendent l'objectif moins aisé qu'il n'y paraît. Il suffit de lire l'extraordinaire récit de Jacques-Louis Hulot, alors chef d'état-major de l'artillerie du VIIIe corps ("L'artillerie dans la péninsule Ibérique", www.lelivrechezvous.fr), pour comprendre combien les opérations étaient complexes dans des régions pas vraiment adaptées à accueillir les indispensables mais ô combien imposants caissons de l'artillerie française. Marches et contremarches émailleront ces mois d'opérations incessantes sur des terrains improbables qui ne permettent ni le combat en ordre serré ni les décisives charges de cavalerie.
Dans ce contexte, les places fortes jouent un rôle majeur et la campagne débute par les longs sièges d'Astorga et de Ciudad Rodrigo. Chaque muraille, chaque fort, chaque pont, chaque couvent est un point d'appui pour les Anglais et leurs alliés qui se défendent avec acharnement et ralentissent considérablement l'avancée des Français. Notre dossier se termine avec le siège d'Almeida et, surtout, l'effroyable explosion de la grande poudrière qui en marque le terme. Pendant ce temps, encore loin vers l'ouest, Wellington, imperturbable, écoute les rapports qui lui parviennent et ne répond pas à ceux qui lui reprochent son inaction. Il attend son heure derrière les fameuses lignes de Torres Vedras...
Cette fameuse et passionnante campagne est sans doute l'une des plus difficiles qu'aient affrontées les armées du premier Empire. Elle est malheureusement injustement méconnue et Gloire & Empire est heureux de vous faire redécouvrir ces épisodes majeurs de l'histoire napoléonienne.