Notre dossier : La poursuite après Iéna, 1806.
Nous retrouvons avec plaisir l'époque des grandes victoires. Car, avec ce nouveau numéro, Gloire & Empire revient sur les fameuses batailles d'Iéna et d'Auerstaedt, plus précisément sur la poursuite engagée par l'Empereur.
A cette époque, Napoléon a toutes les cartes en mains. Pour s'assurer une relative tranquillité durant les années à venir et mettre l'Europe sous sa coupe, il lui fallait non seulement vaincre mais surtout empêcher toute tentative de reformation de la quatrième coalition. Cela supposait de mettre fin à la réputation militaire de l'armée prussienne héritée de Frédéric le Grand. En d'autres termes, il fallait détruire cette armée et l'empêcher de se reconstituer. C'est le sens de la "poursuite infernale" d'octobre et novembre 1806 présentée ici.
Pour les Prussiens justement, les batailles d"Iéna et d"Auerstaedt ont été des échecs retentissants. Les débris de l'armée fuient dans toutes les directions. Le roi lui-même abandonne ses soldats et rejoint la Prusse-Orientale. A l'inverse, les Français, fatigués mais requinqués par leurs succès, mènent la poursuite tambour battant. La prise d'Erfurt sans combats, de brillants faits d'armes comme celui du général Dupont à Halle, la marche rapide de l'ensemble des corps d'armée permettent à Napoléon d'être intraitable. Il ne veut pas de la paix offerte par le roi de Prusse qui aurait donné le temps aux Russes de rejoindre les débris de l'armée prussienne. Au terme d'une véritable guerre éclair, Napoléon entre à Berlin que vient d'abandonner la reine Louise. Il reste aux Français à terminer la poursuite des débris de l'armée ennemie. C'est chose faite le 8 novembre 1806 avec la capitulation simultanée de la place de Magdebourg et du général Blücher.
La victoire est désormais totale. Pourtant, la profonde humiliation ressentie durant ces quelques semaines par les Prussiens, conscients de leurs faiblesses et soucieux dès à présent d'y remédier, provoquera le sursaut de 1813. Grâce aux efforts de Scharnhorst, Gneisenau et Clausewitz, la vieille armée de métier de Frédéric-le-Grand, inadaptée aux évolutions modernes, sera progressivement remplacée par une armée basée sur l'engagement tout entier du peuple. Une refondation totale et exceptionnelle dans l'histoire. Ce qui est en germe, c'est la grande guerre patriotique qui impliquera toute la société prussienne. Et il est difficile de lutter contre la volonté du peuple : Blücher aura sa revanche !