Le malheur des uns fait le bonheur des autres, et Nancy en sait quelque chose ! En cette fin de XIXe siècle, la ville observe impuissante l'annexion de l'Alsace-Moselle dont elle sera cependant la plus grande bénéficiaire. Car, le repli des activités de Strasbourg et de Metz se soldera par l'arrivée massive de réfugiés riches et instruits dans la capitale ducale, et provoquera une concentration nouvelle d'artisans-artistes qui explique en grande partie l'éclosion de l'École de Nancy.
Les arts connaissent alors un renouveau important, et la bijouterie fut une des expressions les plus créatrices du style Art Nouveau, tant elle offre un nombre incalculable de formes et de motifs.
Bijoux « lorrains » lotharingiens, serait-on tenté de dire avec ses croix de Lorraine, ses alérions et ses chardons, témoins d'un patriotisme ambiant ; bijoux floraux d'après nature et bijoux « modernes »... est tout ce foisonnement intellectuel et artistique que nous propose de découvrir Étienne Martin.
Cet ouvrage, rigoureux et complet, unique aussi, dévoile des centaines de pièces de référence sur la bijouterie de cette époque. Entre ceux qui font du bijou et ceux qui font de l'art, de Prouvé à Daubrée, de Cayette à Bossert et tant d'autres, le livre est un voyage dans les existences de ces artisans-artistes aux doigts d' « orfèvres » et permet d'admirer leurs merveilleuses réalisations.